RETRANSCRIPTION
Bienvenue dans La Vie, La Vraie, le podcast qui parle des vrais gens et des Artistes de la Vie aujourd’hui j’ai le plaisir, la joie d’accueillir Alexia Sauvey.
Bonjour Alexia
Bonjour Vanessa
comment vas tu? Depuis tout ce temps ça fait un petit moment qu’on ne s’était pas vues
hum apaisée… apaisée sereine, et c’est vrai que c’est très intéressant de voir quand on rencontre des personnes et qu’il y a du temps qui s’écoule, c‘est le meilleur moyen que je trouve pour constater l’évolution, pour constater le chemin qu’on a parcouru. Et c’est vrai que c’est toujours agréable en fait de faire un petit bond dans le passé et de se dire ah tiens comment j’étais à cette période là et c’est vrai quand on s’était rencontrés ma vie était quelque peu tumultueuse. Et c’est pour ça que le mot qui me vient quand tu me demandes comment ça va c‘est apaisé.
ça se ressent en tout cas. Donc on va revenir justement sur ton parcours puisque … c’était quand d’ailleurs, c’était il y a deux ans je crois
On avait passé le 25 décembre ensemble (oui aussi)
On est allée manger toutes les deux pour le déjeuner.
Tu m’avais invité pour Noël et c’est pour ça
(oui c’était) notre rencontre avait été enfin ça m’avait particulièrement marqué parce que tu étais venue dans ma vie à un moment où j’étais très seule, où je me sentais très désemparée et isolé. Et c’est vrai que tu es apparue comme ma petite, mon petit cadeau de Noël en proposant d’aller déjeuner ensemble.
C’était un bon moment. Du coup on s’était rencontrés avant puisque c’est le lancement de l’association Les Brindilles.
On s’était rencontrées chez Facebook. Oui c’était quelques mois auparavant.
le 26 novembre, 26 novembre 2017 voilà les dates reviennent (rires) c’est cela, ça passe donc lancement chez Facebook de ton association Les Brindilles
Oui, on avait inauguré mon association avec Laurent Solly le DG de Facebook France, et j’avais convié des personnes qui me suivent, qui me soutiennent, qui m’encouragent depuis notamment sur les réseaux sociaux et depuis toutes les années où je me combats, où je me bats, où je partage mes aventures, mes tempêtes quotidiennes sur Facebook et c’était l’occasion du coup de se retrouver et effectivement d’inaugurer l’association que j’ai fondée qui avait et a pour mission d’accompagner des jeunes femmes qui ont été fragilisées par un accident de la vie
les brindilles émotionnelles
les brindilles émotionnelles qui ont été cabossées mais pour qui ça ne se voit pas toujours
c’est ça moi c’est ça qui m’avait touchée.
Et aujourd’hui l’association porte toujours ce nom.
Alors l’association a bien évolué du coup depuis 2017 presque autant que moi. L’association ne s’appelle plus les brindilles. L’association s’appelle KEYS comme les clés puisque initialement pour comprendre l’Association, la genèse de l’association puise son histoire dans la mienne puisqu’en fait quand j’avais 12 ans j’ai souffert d’anorexie, en fait l’anorexie était le résultat du harcèlement et des violences sexuelles que j’avais subies. En fait, j‘ai découvert le système de prise en charge j’ai découvert le système de santé j’ai découvert le système hospitalier et c’est vrai que face à toutes ces carences face à toutes ses lacunes et face… face au manque de compréhension et surtout de pertinence des soins qui étaient proposés je me suis dit qu’il fallait créer quelque chose de plus humain de plus… de plus… de plus humain (hum) juste de plus humain, de ne plus être considérés comme des patients X, de ne plus être étiquetées anorexiques, dépressives, harcelées, violées etc. et c’était ça initialement ce que j’ai voulu faire avec cette association. Et effectivement j’ai changé le nom brindilles pour KEYS parce que je me suis rendue compte que les brindilles c’était très enfermant c’était très connoté anorexie alors qu’en fait les personnes que j’accompagnais et les personnes qui me suivaient étaient davantage des personnes qui avaient été fragilisées par un accident de la vie et que cet accident soit visible sur leur corps ou qu’ils ne le soit pas. Moi je disais souvent que à la limite j’avais de la chance parce que le fait d’être très très maigre à l’époque je pesais 28 kilos ça me permettait entre guillemets d’afficher ma souffrance sans avoir besoin de l’expliciter.
Du coup les gens étaient peut être plus attentifs, peut être plus précautionneux avec moi alors qu’il y a plein de personnes qui souffrent et pour qui ça ne se voit pas physiquement. Ce sont ces personnes aujourd’hui que j’aide et que, enfin que j’aide c’est un bien grand mot mais en tout cas que j’essaye de soutenir et du coup l’association s’appelle KEYS parce que les actions que je mets en place sur lesquelles on aura l’occasion de revenir leur donnent des clés pour retrouver confiance en elles, mais sur le plan global et holistique c’est à dire qu’aujourd’hui, moi pendant toutes les années où on m’a suivie ou on m’a accompagnée on s’attaquait seulement à l’aspect physique, donc comment est ce qu’on fait en sorte de me faire grossir, de faire en sorte que physiquement je ne dérange plus (oui que ça aille mieux) et que je me normalise à travers mon apparence physique. Moi ce que j’ai souvent revendiqué c’est que la partie visible est la partie immergée de l’iceberg mais que finalement je souffrais davantage de ne pas avoir confiance en moi de souffrir du syndrome de l’imposteur de me dévaloriser d’avoir une mauvaise image corporelle etc qui sont finalement des choses dont souffre tout un tas de personnes qui ne sont pas nécessairement anorexiques. C’est vrai que les médecins se focalisent exclusivement sur comment il faut remanger et comment il faut regrossir comment il faut peser plus lourd alors que moi j’avais juste besoin de m’apaiser à l’intérieur et de retrouver confiance en moi et de retrouver confiance en la vie.
Et tu avais partagé justement ton histoire et tu avais dit que c’était en te tournant aussi vers les autres, il y a cet aspect communauté finalement tu fédères, tu crées une communauté et tout le monde se soutient.
Ouais je trouve que c’est hyper important. La démarche que j’ai eue ça a été justement de revendiquer que toutes les maladies mentales qui découlent justement de ces traumatismes que sont le harcèlement, qu’est le viol etc. sont des maladies qui sont très nombrilistes en fait.
C’est à dire que l’on ne voit que nous on ne pense qu’à notre souffrance et je pense que c’est à partir du moment où on passe du JE au NOUS qu’on peut réussir à s’en sortir et qu’on peut réussir justement à retrouver le plaisir de vivre et l’envie de se battre. Moi justement ça a été en créant une communauté digitale sur les réseaux sociaux avec mon blog avec Facebook avec Instagram que je me suis dit qu’il fallait que je m’en sorte non pas juste pour moi non pas juste pour mon nombril. Non pas juste pour mon apparence physique mais parce qu’il y avait d’autres personnes qui pouvaient avoir besoin de puiser leur inspiration dans mon parcours mon combat mes victoires.
Donc maintenant, tu avais lancé ce concept, tu organise des parcours d’éclosion. Tu me disais qu’aujourd’hui vous êtes dans plusieurs villes de France
Pour accompagner ces jeunes femmes du groupe j’ai effectivement créé un concept qui s’appelle les parcours d’éclosion donc le concept tout simplement c’est que sur une journée un petit peu à la manière d’un café gourmand il y a plusieurs ateliers qui sont animés par des experts. Il y a des ateliers cuisine des ateliers massage photo coiffure maquillage yoga. L’idée c’est que chacun des ateliers est un moyen pour les participantes de se réconcilier avec elles mêmes sur le plan global et holistique parce qu’on va aussi bien réapprendre à cuisiner, réapprendre à se réconcilier avec son corps à travers le maquillage à travers la photo à travers le yoga et donc ces parcours d’éclosion sont effectivement implantés aujourd’hui dans huit villes de France. On a commencé, enfin j’ai commencé l’année dernière à Paris je les ai j’en ai fait quatre dans des lieux différents. J’ai commencé au siège d’Airbnb j’en ai fait un à la mairie. Après on en a fait plusieurs pour tester le concept pour voir si c’était pertinent pour voir si ça plaisait pour voir s’il y avait un vrai intérêt pour les jeunes femmes qui venaient à cette journée et voyant que ça plaisait, voyant que justement ma communauté digitale qui parce qu’elle est digitale était implantée de partout en France m’envoyait régulièrement des messages en me disant Quand est ce que ça vient à Bordeaux? à Lille? etc..
Assez naturellement et parce que du coup il y a eu plusieurs évènements notamment le concours Facebook dont je te parlais tout à l’heure que j’ai remporté qui m’a permis, enfin plusieurs événements qui m’ont permis justement de me dire c‘est le moment d’essaimer et de développer le concept dans d’autres villes de France et donc là oui effectivement on en est à huit villes de France dans lesquelles on est déjà implantés. Et ça marche bien et ça plaît toujours autant et c’est innovant et ça fait du bien
oui les femmes en sortent transformées
ouais il y a une vraie métamorphose : l’éclosion. Parcours d‘éclosion. C’est vrai qu’on voit on voit le vrai impact et juste en fait de pouvoir de pouvoir me dire que j’ai réussi à créer ce que moi j’aurais aimé trouver quand j’étais en souffrance et quand pendant littéralement la moitié de ma vie j’ai erré d’hôpital en hôpital d’hospitalisation en hospitalisation. Et de voir qu’en fait rien ne marchait parce que parce que ce qu’on me proposait ne fonctionnait pas. C’est chouette c’est chouette de se dire qu’on a un vrai impact.
C’est souvent ça on crée ce dont on a manqué (ce dont on a besoin), ce dont on a manqué ce qui nous aurait fait du bien à nous
C’est ça. Et tu me disais aussi donc tu as un livre qui sort, tu en avais déjà écrit un si tu en avais déjà écrit
alors oui mon troisième livre sort le 3 juin prochain (3 juin 2019), aux éditions Marabout. Pareil ce livre je pense que c’est celui que j’aurais aimé lire quand moi même j’étais un peu perdue dans ma vie. Je l’ai d’ailleurs dédicacé à ma petite sœur qui s’appelle Violette et la dédicace c’est à Violette ma petite sœur en pleine éclosion. Je pense que ce livre s’adresse aussi bien à des femmes en devenir qu’aux jeunes filles d’hier et donc à celles qui doivent se construire et aux autres qui doivent se réinventer. C’est un bouquin qui est à mi chemin entre du développement personnel et un récit initiatique.
Il y a plein de… enfin voilà c’est tous les conseils que j’aurais aimé avoir mais de manière romancée et incarnée par une héroïne
D‘accord. Excellent, et donc il sort le 3 juin il est préfacé par Raphaëlle Giordano
D’accord. Merci beaucoup. Merci beaucoup Vanessa. A bientôt
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